Et si on continuait de s’indigner ?

En 2011 paraissait  le manifeste Indignez-vous ! de Stéphane Hessel. C’est l’invitation d’un homme âgé de  93 ans faite à la jeune génération, de s’indigner et de résister. Mais résister à quoi, à qui et comment ? Huit ans en arrière, ce livret de 20 pages était déjà de circonstance. En 2019, il est toujours aussi pertinent et percutant à lire.

Stéphane Hessel est né à Berlin en 1917. En 1941, âgé de seulement 24 ans, il rejoint la Résistance. Il sera ensuite arrêté par la Gestapo et envoyé dans des camps d’où il réussira à s’échapper plusieurs fois.  À la fin de la guerre, il retrouve sa femme et ses enfants et devient diplomate. C’est avec le titre de secrétaire de cabinet d’Henri Laugier (qui était lui-même secrétaire général adjoint des Nations unies) qu’il participera à la commission chargée de mettre au point la Déclaration universelle des Droits humains.

Indignez-vous !, nous invite à réfléchir et à  prendre conscience des failles et des inégalités de la société qui se trouvent tout autour de nous. Pourquoi parle-t-on de ce sentiment d’indignation et non pas d’un autre ? Car cette faculté fait partie, selon lui, de la construction de l’être humain. C’est ce qui nous rend humain. Pour Stéphane Hessel « le motif de la résistance, c’est l’indignation ». Ce sentiment fera naître plus tard l’engagement et le militantisme.

Aujourd’hui, on s’indigne de quoi ? Les motifs sont nombreux. Les récentes marches et grèves pour le climat qui fleurissent un peu partout en sont un exemple. On s’indigne du manque de politiques qui agissent/prennent en compte le changement climatique et ses lourdes conséquences. L’indignation est le premier pas, s’engager est  la suite logique. On descend dans les rues, pour réclamer, pour mobiliser, pour faire front commun face à ce qui ne nous paraît pas correct. Mais s’engager se résumerait-il uniquement aux marches ? N’y a-t-il pas d’autres manières de s’engager, en parallèle de ces mobilisations?

Repenser notre consommation, est un acte d’engagement. Adopter des petits gestes qui font la différence, est un acte d’engagement. Voter, est un acte d’engagement. À l’heure où la participation aux votations ne dépasse pas la barre des 50% en Suisse, les propos  de Stéphane Hessel peuvent nous amener à réfléchir : « il faut s’engager au nom de sa responsabilité de personne humaine ». Quelle est notre responsabilité de personne humaine ? Cela peut commencer  par un sac en plastique refusé ou par un  feuillet glissé dans une urne.

Au fond, s’engager, c’est vouloir changer ce que l’on ne trouve pas correct, à travers de grandes actions ou simplement des petits gestes.

Alors indignons-nous (encore) en 2019 !

https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/politique/votations/participation.html

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