Ce 25 novembre, nous sommes appelés à donner notre avis par les urnes. Nous devons donc former notre opinion sur les différents sujets de ces votations. Dans ce texte, tu trouveras plusieurs raisons pour ne pas accepter l’initiative dite « sur l’autodétermination » lancée par l’UDC.
Retour sur l’initiative
L’initiative veut que le droit suisse prime sur le droit international. De part ce fait, les traités internationaux en conflit avec la Constitution devraient être renégociés, voire dénoncés . Ce mécanisme nous pénaliserait via différents motifs dont voici un petit récapitulatif :
Du point de vue économique
La Suisse a conclu de nombreux traités internationaux avec le reste du monde, dont environ 600 traités économiques. Avec le mécanisme de l’initiative, il faudrait revoir, renégocier ou même dénoncer de nombreux traités. Renégocier un traité, n’est pas chose facile.Il faut que toutes les parties au traité soient d’accord d’ouvrir à nouveau la discussion et qu’elles s’entendent sur un nouveau texte. La Suisse perdra donc en indépendance car elle sera soumise au bon vouloir des autres états. La position helvétique sera aussi affaiblie dans les négociations internationales futures à travers la perte de sa stabilité et de sa crédibilité qui sont deux de ses atouts majeurs actuellement.
Du point de vue des droits humains
La Convention européenne des droits de l’Homme protège et garantit nos droits fondamentaux. Nous pouvons en tant que citoyens suisses, faire appel à la Cour européenne des droits de l’Homme. Ses arrêts sont exécutoires pour la Suisse car notre pays a ratifié la Convention en 1974. C’est ainsi, qu’en cas de besoin, nous pouvons nous faire entendre par une autre justice que celle helvétique. C’est comme un filet de protection qui garantit et protège nos droits essentiels. Avec l’acceptation de l’initiative, il n’est pas exclut qu’un jour la Suisse puisse dénoncer cette Convention et par ce fait perdre un moyen de recours juridique si important pour chaque citoyen de notre pays. La CEDH a été et restera importante dans la protection de nos droits,n’oublions pas qu’elle a permis l’instauration du suffrage féminin au niveau fédéral il n’y a pas si longtemps, en 1971 !
Du point de vue de la démocratie
Cette initiative veut que le droit suisse prime sur le droit international en cas de conflit. Mais rien n’est défini sur les points suivant : qu’entend-on par conflit ? Qui décidera s’il y a conflit ou non ? Et qui aura le pouvoir de dénoncer un traité international ? Bien au contraire, la référence aux citoyens et citoyennes brille par son absence dans le texte proposé par le comité de d’initiative. Veut-on vraiment faire vivre la démocratie, comme le prétend l’UDC, sans pour autant impliquer les citoyens et citoyennes dans le processus post-votation ?
Du point de vue du message sur la scène internationale
A l’ère des Donald Trump, Jair Bolsonaro ou autre Recep Erdogan, il est important de réfléchir à la portée du message que pourrait avoir l’acceptation de cette initiative. Comme on l’a vu dans un précédent article, le droit international joue un rôle charnière dans notre monde. Il est un droit commun qui protège et relie les intérêts des différents états. Sans cela, il ne reste plus que la loi du plus fort, la loi de la jungle,qui elle n’est pas démocratique.
Pour toutes ces raisons, je t’invite à voter NON à l’initiative pour l’autodétermination.